La confiance s’installe

Comme depuis 8 ans, une mission de 5 administrateurs et adhérents s’est rendue sur l’île de Mar Lodj du 8 au 18 octobre. Cette mission coïncidait avec la rentrée scolaire qui s’effectuait le 9 octobre.

Cinq personnes qui n’étaient pas de trop pour réceptionner les commandes des différents fournisseurs ( Librairie des 4 Vents, Centre de Formation professionnelle de N’Guekhor, et papeterie de M’Bour) puis trier les différentes fournitures (livres, sacs, trousses, cahiers, stylos, crayons, ardoises, pots de colle…) pour les 7 écoles avec lesquelles nous travaillons: 5 élémentaires et 2 maternelles, soit la totalité des établissements publics de l’île.

Pour le détail des quantités, voir l’article du 4 mai

Arrivée des fournitures à Mar Lodj

Ce que doit faire un directeur…

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                    Une journée entière de tri a été nécessaire pour attribuer les différents colis aux destinataires.

5 m3 livrés en tout pour 1040 élèves du Ci au CM2 (52% de filles) soit un peu moins que prévu (1090).

Les livraisons à l’aide des calèches (6 rien que  pour Mar Fafako, le village à 2 écoles élémentaires et 1 maternelle, 650 élèves) ont permis de mesurer combien notre arrivée était attendue: les directeurs avaient en effet demandé aux parents de différer l’achat des fournitures en raison de notre passage annoncé ! Un achat qui n’aura plus lieu de se faire !

Les fournitures livrées en excédent en raison du décalage entre les prévisions et les effectifs réels seront bien évidemment comptées pour la commande de l’an prochain.

Signature d’une convention

Les conventions annuelles signées par les directeurs d’écoles et le président ont donné l’occasion d’échanges toujours plus confiants et de ré-expliquer notre démarche. Les contacts noués depuis de longues années permettent ainsi à nos partenaires d’énoncer des besoins que nous n’avions pas perçus ou jugés irréalistes. Ainsi, l’école de Mar Fafako  a justifié son besoin d’une imprimante (mieux préparer les élèves de CM2 au Certificat de fin d’études élémentaires-CFEE- et au passage en 6è) mais surtout, face à notre scepticisme quant à au budget -papier et encre- nécessaire, a démontré son sens de l’anticipation en budgétisant le coût sur la dotation annuelle de l’Etat. Le conseil d’administration pourrait donner une suite favorable à ce projet.

Les chiffres de la dotation du ministère de l’Education Nationale laissent d’ailleurs songeur quant aux moyens attribués par un Etat qui très est loin d’être le plus pauvre d’Afrique: pour 450 élèves, le Sénégal a attribué 653.000 CFA à cette école. Soit presque 1000 euros, 2,20 € par enfant. Notre aide, rien que pour les fournitures et les manuels scolaires, se monte à 5,35 € par enfant. Et il faut y ajouter 475 € pour les fournitures spécifiques pour la classe: boîtes de craie, rames de papier, colle, marqueurs…Et le luxe ne règne pourtant pas…    Le salaire d’une instituteur se monte quant à lui à 190 € par mois en début de carrière, pour atteindre un peu plus de 500 € en classe dite normale, 610 € en exceptionnelle…

Un manque de moyens peut-être à l’origine de la stagnation, voire de la baisse des résultats aux examens au CFEE et au passage en 6 è. Si les élèves de Mar Lodj et Mar Soulou ont globalement réussi au même niveau que les années passées, ceux de Mar Fafako ne sont plus que 35% à valider la scolarité primaire par le CFEE et 50% à intégrer le collège…(Ils peuvent démarrer le cycle secondaire en ayant échoué au CFEE)

réunion avec l’animateur de la bibliothèque

Enfin, l’expérience de la fabrication par un tailleur local du sac et de la trousse pour les écoliers de l’école de Mar Lodj s’est avérée…peu concluante, l’artisan ayant fait traîner la réalisation jusqu’au jour de notre départ ! Il ne sera donc pas reconduit. Mais, sur les conseils de notre hôte, directeur du campement où nous avons désormais nos habitudes, nous avons pris un contact avec un couple de tailleurs apparemment très désireux de travailler avec nous, à N’Dangane, de l’autre côté du fleuve, donc à proximité. Nous attendons un devis pour un essai de 40 sacs et trousses.

Le nouveau sac à bretelles et la trousse :