Réalisée du 11 au 25 novembre dernier, la mission d’automne a été riche d’enseignements. Réunis pour une séance de travail les directeurs d’écoles ont confirmé la conformité des livraisons (valeur 12.000 €) réalisées début octobre par les fournisseurs et coordonnées par notre correspondant, Moustapha Diouf. Il faut le remercier de son implication dans notre dispositif qui responsabilise nos partenaires.
670 élèves à la rentrée
Mais nous avons aussi constaté la persistance d’un phénomène-sensible depuis quelques années- la baisse des effectifs, notamment dans un village. La coïncidence avec l’arrivée de trois écoles coraniques (où seul le Coran est enseigné) ne peut être fortuite. Si on ajoute à cela la baisse de la natalité, perceptible depuis quelques années (et on ne peut que s’en réjouir) le résultat se lit dans les statistiques : de 1000 enfants il y a 5 ans, la population scolarisée s’établit désormais à 542 en élémentaires et 128 en maternelles, soit 670. Une chute de 30 %. Une concurrence que les enseignants déplorent. Malgré l’embauche de maîtres d’arabe (en réalité enseignant le Coran) les parents craignent que leurs enfants ne deviennent de « mauvais musulmans » en fréquentant l’école publique. Ces éléments unanimes nous ont été rapportés par les directeurs eux-mêmes.
Ajoutons, pour être précis, que nous n’avons pas noté de poussée de fièvre intégriste dans l’île qui reste paisible. La tendance observée est plus sûrement due à une inquiétude « de fond », que la prégnance religieuse est censée résoudre.
Dans un pays menacé de déstabilisation populiste, saigné par l’émigration clandestine et frappé par les conséquences du changement climatique, peut-être n’y a t-il rien d’étonnant malgré un début d’émergence économique ?
les maternelles devront faire l’objet de toute notre attention
Il ne faut donc surtout pas relâcher l’effort, notamment en achetant suffisamment de livres dont les enseignants ont un très grand besoin ! Nous allons aussi réfléchir à l’intervention la plus pertinente possible auprès des écoles maternelles, afin accroître leur attractivité, car elles sont la porte d’entrée d’une école du savoir et de la liberté.
Les directeurs n’ont pas manqué de mentionner les excellents résultats (95 à 100 % de réussite) aux examens du Certificat de fin d’études élémentaires et de l’entrée en 6ème. Notre financement des cours de renforcement en CM2 (800 €) y a sans doute contribué…
Les enseignants ont aussi manifesté leur satisfaction pour l’équipement en ordinateurs et en imprimantes fournis par l’association ; un effort que nous poursuivrons en 2024 dans les écoles non pourvues cette année. Il s’agit d’une aide qui en réalité bénéficie directement aux élèves qui ont ainsi la capacité d’apprendre plus rapidement.
Une élève en horticulture-maraichage
Grâce à l’implication du collège et du lycée, les 10 places budgétées pour le Centre de Formation Professionnelle de Diofior ont été pourvues. Ces 10 nouveaux élèves, souvent en difficulté, apprendront l’horticulture, la maçonnerie, l’électricité et la restauration en 3 ans pour les CAP et 2 ans pour les BEP. L’association finance actuellement 22 élèves (et 32 depuis 2019) dont 60% de filles.
L’objectif reste identique: atteindre simultanément 30 élèves au moins (10 par année). Nous avons proposé aux chefs d’établissements secondaires de l’île de financer avant la fin de l’année scolaire une visite des installations du CFP. Ainsi les élèves choisiront leur orientation plus facilement.
L’électricité est une formation d’avenir
Nous avons aussi contacté deux autres CFP proches qui offrent des spécialités en mécanique auto, froid-climatisation, menuiserie bois, métallerie, coiffure, habillement. Une offre de formation plus étendue sera de nature à stimuler les élèves.
Mais tout cela ne sera possible que si nous recueillons suffisamment de dons lors des courses solidaires dans les écoles du département au printemps prochain (ce qui en bonne voie) Une cohorte de 10 nouveaux élèves coûte en effet entre 2500 et 3000 € la première année (avec l’achat du kit d’outillage) et 1800 à 2000 les années suivantes.
Il faudra donc que la montée en puissance soit progressive. De nombreux chantiers sont devant nous !